En cette période pré-électorale, où l’on pourrait se sentir triste et désabusé(e), je viens de terminer la lecture de la trilogie de l’Emprise : L’Emprise – Quinquennat – Ultime Partie, de Marc Dugain. C’était le moment où jamais, se plonger dans une fiction politique, au lieu de regarder l’actualité !…
Ces trois livres auraient également pu s’appeler Cynisme 1, Cynisme 2 et Cynisme 3. Mais cela aurait eu un petit côté science-fiction, dystopie… alors que justement, tout le sel de l’histoire est que cela se passe aujourd’hui et maintenant.
Je ne suis pas objective (mais je n’avais pas promis de l’être !) : j’aime particulièrement l’écriture de Marc Dugain, que j’ai découvert avec La Malédiction d’Edgar, lu et relu puis avec Avenue des Géants qui m’avait beaucoup marqué. La trilogie de l’Emprise, je le sens, va rester également dans mes annales. L’attirance qui me pousse toujours vers les bouquins de Marc Dugain est liée à la puissance de ses personnages. Encore une fois, je ne suis pas déçue . Chaque personnage de la trilogie incarne à sa façon une forme de cynisme.
Un cynique selon le Larousse est celui « qui avoue avec insolence, et en la considérant comme naturelle, une conduite contraire aux conventions sociales, aux règles morales(…) ». J’avoue que celles et ceux qui abordent la vie sous ce prisme m’ont toujours intéressée, voire fascinée. Mais on est généralement servi juste en regardant les actualités, me direz-vous. Alors pourquoi aller se replonger dans des lectures qui explorent en détail cette facette de la personnalité ? Sans doute parce que c’est poussé à l’état de l’art chez Marc Dugain : même les personnages qui sont en quête du bien sont ramenés sur la voie du cynisme, comme s’il n’y avait pas d’autre voie, pas d’échappatoire. Parce qu’ils vont aussi loin que possible dans les manœuvres immorales, l’impudence et la brutalité. Parce que, sûrement, une fois le livre refermé, je peux me persuader pendant quelques instants que ce n’est que de la fiction, que la réalité est heureusement plus normale….
On parle beaucoup d’un document-témoignage écrit par Gérard Davet et Fabrice L’homme » La Haine« , qui décrit tensions et coups bas d’une partie de la classe politique française. J’hésite à le lire : j’ai peur que les personnages manquent de corps et ne soient que petits et bas, là où « L’Emprise » m’a montré des maîtres :).