Sémi, c’est un petit livre, tout petit, qui parle de la vie d’un vieux couple. C’est un tout petit livre qui renferme une grande histoire. Parce qu’on n’a pas toujours besoin de cent mille mots pour décrire le quotidien.
C’est l’histoire de Tetsuo et Fujiko, qui vivent désormais en maison de retraite. Fujiko a la maladie d’Alzheimer. Un matin, Fujiko se réveille en ayant oublié que Tetsuo est son mari. Alors, Tetsuo va chercher à la reconquérir. Et à la comprendre.
Ce court roman se situe au Japon. L’histoire a la grâce et la douceur de ce que j’imagine du Japon quand j’y pense : les cerisiers en fleurs, les temples, le Mont Fuji, les paysages brumeux. En peu de pages et peu de mots, Aki Shimazaki nous transporte ailleurs, elle nous rapproche de Tetsuo et de Fujiko avec délicatesse pour que l’on puisse les regarder vivre de loin, sans déranger.
J’ai eu l’impression d’une grande douceur dans ce roman. Aucun voyeurisme, aucun drame, aucune sensiblerie. Nous ne sommes pas là pour faire du bruit mais plutôt pour suivre tendrement la vie qui va et qui continue, autrement, différemment.
Sémi, c’est un très joli moment de lecture, de dépaysement. L’écriture n’est pas grandiloquente, au contraire ; toute en pointillés, en petites touches fines. C’est délicat, c’est reposant, c’est doux. J’ai vraiment aimé la douceur de l’écrivaine et je vais m’empresser d’aller découvrir un peu mieux le reste de l’oeuvre d’Aki Shimazaki