Ecotopia

Avez-vous déjà entendu parler d’Ecotopia ? Ce livre a été écrit en 1975 par Ernest Callenbach. A l’époque, il s’est vendu à 1 millions d’exemplaires, mais en France on peut dire qu’il est resté assez confidentiel. Retraduit et réédité en octobre 2018, j’en avais entendu parler dans un article d’Usbek & Rica.  Je l’avais noté, en passant devant les rayonnages d’une librairie ; inspirée par l’article et par la 4ème de couverture, je l’ai acheté en début d’année. Et posé dans ma pile…. C’est encore une fois un livre qui m’a ramenée vers Ecotopia (il est cité par Eric Plamondon dans Hongrie-Hollywood Express, premier livre de sa trilogie 1984 que je termine en ce moment). J’ai fini par céder et l’ouvrir la semaine dernière. 

Personnellement, je ne suis pas fan de contre-culture américaine, j’ai toujours l’impression que ce type de bouquins racontent une histoire à des initiés dont je ne fais pas partie. Il me manque sans doute les codes, ou le besoin permanent de me sentir rebelle. Ecotopia fait certes partie de ce cercle, mais, ce n’est pas ce que je retiens de ma lecture. 

En revanche, c’est une vraie fascination de voir qu’un auteur puisse décrire avec une telle précision et 50 ans en avance, une société que nous avons aujourd’hui les moyens de mettre en œuvre. Même si nous n’avons pas encore franchi ce pas, la vie des Ecotopiens me semble moins utopiste qu’elle a dû l’être en 1975, au moment de la parution du roman. Luttant contre la pollution à grande échelle, l’individualisme, l’obsession de l’argent et de la fausse réussite qui lui est attachée, les Ecotopiens vivent le retour à la nature, la simplicité, la vérité des rapports humains, les transports non polluants, l’esprit communautaire…. 

Ernest Callenbach décrit en détail cette société dont l’instauration pourrait ne plus être aussi éloignée de nous qu’elle ne l’était quand il l’a rêvée. Tout n’y est pas rose, les rapports humains débarrassés de leur superficialité sont plus francs et plus violents parfois. Mais Ecotopia donne à voir ce que pourrait être une société qui mettrait la Nature (dans toute son acception) au centre de sa raison d’être. Et rassurez-vous, même sans être un écolo militant, il se peut que finalement, comme William Weston * vous appréciez le changement. 

*William Weston est le narrateur d’Ecotopia 

Ecotopia – Ernest Callenbach