Hier soir, j’ai profité de la panne d’électricité de mon quartier pour terminer la lecture du livre de Christian Guay-Poliquin, Le Poids de la Neige, qui avait reçu en 2017 le Prix France Québec ainsi que le Prix du Gouverneur Général.
Pourquoi je vous parle de panne d’électricité ? Parce que c’est le cadre du roman de Christian Guay-Poliquin ; une panne géante, qui s’installe, qui perdure et dont on voit les impacts à long terme sur nos vies tellement dépendantes de la Fée Electricité. Un homme, après un accident de voiture qui lui a broyé les jambes, se retrouve sous la garde d’un vieil homme, Matthias, dans la véranda d’une maison abandonnée qui surplombe le village. Maria, Joseph, José, Le tout se déroule au début de l’hiver, la neige arrive, impose sa lourdeur, son empreinte et son silence… L’atmosphère est posée.
La grande force de ce roman c’est justement l’atmosphère que Christian Guay-Poliquin réussit à instiller au fil des pages. On y entre pour ne plus en ressortir, on s’installe dans le cocon de la neige, du froid, du quasi huit-clos et du silence. Moins directement violent que ne l’était Dans la Forêt, de Jean Hegland (*) et qui se déroule également après une panne d’électricité géante, Le Poids de la Neige nous plonge tout de même dans un univers puissant, porté par la nature, au cœur des pensées et des caractères de chacun des personnages. Mesquins ou généreux, lâches ou courageux, bavards ou taiseux, chacun d’eux affrontera les événements à sa manière et fera ses choix afin de survivre. Et tout au long de l’aventure, la neige et le froid vous envelopperont de leur poids.
Hier soir, le courant est revenu dans mon quartier au bout d’une heure et demie. Certes, il faisait beau, presque l’été, on entendait les oiseaux plutôt que les bruits habituels de la ville. Mais j’avoue avoir été soulagée quand la lumière est revenue…
(*) Dans la Forêt, de Jean Hegland est pour moi LE roman de l’année 2018. Je vous en parlerai, à l’occasion.