J’ai une dilection particulière pour l’architecture. Et pour l’Histoire. Il y a plus de 20 ans, paraissaient Les Piliers de la Terre, de Ken Follett. Depuis, j’ai bien dû le relire 3 ou 4 fois, c’est vous dire à quel point j’ai aimé, sachant qu’il s’agit d’un roman d’un peu plus de 1.000 pages. Et oui ! L’écriture de Ken Follett est foisonnante.
Il y a 20 ans, il s’agissait d’un livre unique ; désormais, il fait partie d’une trilogie. Un Monde Sans Fin et Une Colonne de Feu viennent compléter l’histoire (et je vous confirme que chacun des autres tomes est à peu près aussi imposant). Mais à mon avis, aucun n’égale Les Piliers de la Terre, qu’il s’agisse de la profondeur de l’Histoire et des personnages, et surtout, des détails d’une telle conception architecturale qu’est la construction d’une cathédrale.
Nous sommes en Angleterre, au XIIème, siècle. Le nouveau prieur de Kingsbridge entreprend de bâtir une cathédrale, et nous allons suivre, en même temps que l’érection de ce monument, la Grande Histoire de l’Angleterre et les petites histoires des multiples personnages qui constituent le corps de ce roman. Extrêmement fouillé historiquement et architecturalement parlant, Les Piliers de la Terre vont vous transporter au Moyen-Age où se côtoient artisans, rois, évêques, brigands et autres seigneurs sanguinaires. Les rapports humains, parfois d’une extrême violence, voisinent avec la foi profonde des gens du peuple ; la finesse et l’élégance des traits du bâtisseur croisent la bêtise et la crasse de certains, qu’ils soient manants, seigneurs, chevaliers ou hommes d’église.
Au XIIème siècle, nous sommes au début de l’ère gothique qui viendra remplacer les constructions romanes. Les églises et cathédrales, autrefois sombres et basses, s’élèvent désormais vers le ciel, allégées, aérées, illuminées de clarté et bientôt de couleurs, quand viendra la révolution des vitraux. Ce sont ces découvertes que nous suivons en même temps que les bâtisseurs.
Au moment de sa parution, Les Piliers de la Terre a été refusé par certains éditeurs, du fait de la longueur du texte. Plus de 1.000 pages, cela peut rebuter nombre d’entre nous et je le comprends. Néanmoins, la richesse des personnages et les histoires d’amour qui ponctuent les romans de Ken Follett, celui-ci n’y fait pas exception, devraient vous permettre de dérouler l’histoire sans voir passer le temps. Bien sûr, le roman a été adapté en série ; plus étonnant, il existe également sous forme d’un jeu de société et a même inspiré la création d’un jeu vidéo avec un rendu graphique type BD salué par la critique. Quel que soit le support que vous choisissiez, plongez vous dans l’histoire des bâtisseurs de cathédrale du Moyen-Age : vous ne regretterez pas le voyage.